Plus de 2000 personnes ont répondu présentes à l’appel de la famille, des associations de M’tsamboro et des collectifs de Mayotte, ce samedi 17 avril du bon matin. Une marche blanche était organisée en mémoire du jeune Miki, le lycéen de 17 ans originaire de M’tsamboro sauvagement assassiné devant son lycée, la Cité du Nord de M’tsangadoua.
C’est effectivement sur le parking du lycée, sur les lieux du crime que ses camarades de classe la 1ère G4, ses amis, ses professeurs, des personnalités et anonymes ont commencé la grande marche. Les 3 kilomètres du parcours séparant M’tsangadoua et M’tsamboro et le soleil brûlant n’a pas découragé les marcheurs et manifestants bien escortés par les forces de l’ordre.
En tête, au milieu ou en fin de cortège les messages sont claires « plus jamais ça, l’école n’est pas un cimetière », peut-on lire sur les nombreux banderoles déployés. Des prières et le « Takbir » ont accompagné ces manifestants avides de réponses et encore sous le choc. L’émotion vut vive vers 10H20 lors de l’arrivée du cortège à M’tsamboro le village natal Miki. Sur le plateau sportif, une tribune a été installée pour laisser place à des prises de parole. C’est le chef du village de M’tsamboro Hazali qui ouvre le bal. Suivi par Laithidine le maire qui ne cesse d’appeler au calme et invite les parents à prendre leurs responsabilités.
Courageux, le père de Miki, Monsieur Assani remercie Mayotte de montrer son unité après un tel drame. Nidayssa, une camarade de classe de Miki fut courageuse. Après avoir décrit son ami, son camarade, elle rappelle que « Miki rêvait d’être policier. On a perdu « un protecteur » conclut-elle, très émue. C’est au tour du coach Chad du Collectif intervillageois qui a demandé à chacun de prendre leurs responsabilités. « On est fatigué de faire des marches blanches » cria t-il. Pour le député Mansour Kamardine « l’école est un lieu pour apprendre et non pour ôter la vie des autres ».
D’autres personnalités ont pris la parole à l’image de Fahar Madi l’ancien conseiller général de Bouéni ou encore la fameuse Safina du collectif de 2018 qui n’ont pas ménagé leurs colères face à « cette situation devenue insoutenable » selon leurs expressions. « Les habitants et le personnel éducatif attendent beaucoup de la part des autorités pour éviter que la situation ne dérape », nous lance un manifestant avant la dislocation vers 11H10.
Fofana A.