Il y a des dimanches un peu tristes, pour différentes raisons. Celui-ci en fait partie. Et voilà qu’en fin d’après-midi, nous apprenons avec une immense et profonde tristesse le décès de l’humoriste Khams à l’âge de 45 ans après avoir été porté disparu samedi en fin de journée lors d’un accident de jet ski. Une triste nouvelle pour les fans que nous sommes de cet immense humoriste.
Il était beau, il était drôle. Il était libre et courageux. Populaire, intelligent, lucide, un bon vivant. Il était un authentique amuseur qu’on aime mater sur les réseaux sociaux avec délectation et gourmandise. De l’amusement chaleureux et joyeux à la mahoraise qu’on affectionne. Une jubilation. Aujourd’hui, Khams est allé rejoindre le paradis. Cette triste nouvelle n’aide guère à chasser la mélancolie dominicale. Mais ainsi va la vie. Un immense artiste s’en est allé. Une profonde tragédie.
Né à Pamadzi, en Petite-terre, cet amoureux de la mer a trouvé la mort dans ce magnifique lagon mahorais qu’il chérissait tant. Il a fait ses armes dans l’armée française pendant vingt ans. Il a défendu et honoré le drapeau. De retour au bled, il s’est impliqué dans sa passion : l’humour. Le rire comme désormais arme. Une arme fatale qui a fait de lui un génie. Un talentueux. Des vidéos de sketchs prouvent son enthousiasme. Et sa passion de nous faire rire. Et démontre incontestablement son talent hors pair. Avec son humour déjanté et drôle, il n’a cessé d’amuser avec brio le public mahorais friand de ses répliques comiques rigolotes et devenues cultes. Un personnage comme la scène mahoraise n’en a pas beaucoup.
Depuis l’annonce de sa disparition samedi, de nombreuses personnes se sont portés volontaires pour partir à sa recherche de façon active. Ils sont venus, ils étaient tous là. D’autres ont continué à prier pour le retrouver sain et sain. Mais hélas, le destin en a choisi autrement. Quand son corps a été retrouvé, les villageois se sont amassés au bord de la mer pour accueillir le corps. Au milieu de cette foule considérable, ses fans et son village dépités et attristés étaient fiers, très fiers de leur enfant prodige. En dépit de la douleur de l’être cher disparu et du recueillement à la mémoire d’un génie, ils se sont donnés à cœur brisé pour rendre un bel hommage à l’artiste, le comédien, le poète, et surtout le bon vivant que fut Khams. Un Khams passionnément épris de la vie. Et un amoureux de son île. Mayotte était en lui. Un des nôtres s’en est allé. Un artiste, un humoriste et un talentueux comédien hors pair.
Il était toujours souriant, débordant d’énergies, d’enthousiasmes et de joie. Il arborait des souries éclatants de bonheur et de joie de vivre. Il était aimable. Un fou rire qui était indifférent. Et qui ne passe point inaperçu. Il était sociable. Il était généreux. Il distribuait sa joie de vivre à qui en voulait. Avec passion. Avec générosité. Avec enthousiasme. C’était lui. Mayotte, cette île a besoin des personnalités comme lui. Il a su incarner l’univers de l’humour avec son style propre à lui : déjanté, simple et drôle. L’humour à la mahoraise. Le monde du rire mahorais pleure les leurs. A l’image de Marley, l’humoriste originaire d’Acoua inconsolable depuis l’annonce du décès. Il a marqué son empreinte à jamais dans cet univers qui honore et rayonne la culture et la tradition de l’île. Son registre d’humour déjanté, porté sur son enthousiasme, son adrénaline et la force de sa passion, avait l’oreille de nombreux jeunes humoristes de l’île.
Homme engagé et volontaire, il nous a gâtés de rires et de joie. Comme un protecteur, il nous divertissait. Il nous comblait de son éternelle bonne humeur. Il partageait avec nous son envie de vivre. De propager sa soif d’humour. De nous éclater de rire. De nous amuser et de nous rendre admiratif de son immense talent. L’une des figures audiovisuelles mahoraise quitte définitivement la scène en flottant dans une mer qu’il chérissait tant avec affection et amour. Il laissera au fond du cœur de chacun un peu de rire et d’humour. Il laissera un grand vide dans le cœur des mahorais.
C’était une légende absolue du théâtre. La comédie mahoraise est orpheline aujourd’hui. Un humoriste talentueux, doué et génial et un formidable ambassadeur de l’île, s’est éteint. Il nous a fermé le rideau. Son rire nous manque déjà. L’île au grand lagon l’a enterré. Kamardine Hassani de son vrai nom se fichait de son image comme du temps qui passait. Homme d’engagement, de conviction et de passion, il est sans doute le mahorais le plus populaire et le plus aimé à Mayotte et à l’étranger. Au revoir l’artiste !
Ainsi va la vie. Salut champion. Adieu l’artiste !
Kaya M. Directeur de publication