Les urnes ont parlé. La démocratie s’est exprimée. Ces municipales perturbées et marquées par la crise sanitaire ont donné en fin de compte son verdict : à Acoua, la liste fusionnée MDM/MDCA-LR a décroché son ticket pour accèder au fauteuil de la première magistrature de la commune. Elle sera ainsi aux manettes pour les six prochaines années. A l’issu de cette élection inédite avec un taux de participation satisfaisante (73%) par rapport à la France métropolitaine qui a enregistrée un taux d’abstention record, la messe est dite. Elle est massive.
En matière de droit civique, Mayotte a marqué des points. Un bon élève en somme. Ce second tour des municipales et communautaires aura vu une forte mobilisation de la population de Mayotte vers les urnes. Une belle image et une magnifique leçon de démocratie mémorable et salutaire que le 101ème département de la République française renvoie aux autorités étatiques. Une forte mobilisation électorale malgré le contexte sanitaire qui perdure que la métropole doit nous jalouser et nous saluer. Une opportunité pour gommer des images négatives de ces dernières semaines.
A Acoua, ce scrutin a délivré son résultat. La liste fusionnée étiquetée de droite arrivée en tête a recueilli un peu plus de 52% des voix exprimées contre 47% de la liste sortante. Un score sans appel. Les électeurs ont choisi le changement et non la continuité dans l’action. C’est la loi de la démocratie. Durant les six dernières années, des projets et des chantiers ont été ficelés ou en cours de réalisation, n’ont pas eu l’approbation des électeurs. Ces projets nécessaires pour le développement de la commune seront-ils conduits à terme ? Ceux qui sont en phase embryonnaire ou en cours de réflexion seront-ils poursuivis ou améliorés ? Ceux qui sont en cours de réalisation seront-ils boostés ou par jeu politique, seront-ils mis sous tapis ? Quand on sait que certains projets nécessitent des démarches longues et très lentes tel un parcours de combattants, parfois semés d’embûches, nous n’osons croire à l’abandon de ces projets nécessaires et indispensables en cours de route pour des calculs politiques et idéologiques, et de quel que nature que ce soit. Il en va de l’intérêt général de la commune. Le rejet de la continuité d’action initiée et défendue bec et ongle par la majorité sortante ne doit pas masquer voire renier tous les efforts menés et bataillés durant les six dernières au profit de la commune. Croire faire table rase serait injuste et irresponsable pour la continuité du développement de la commune. Ce jeu de ping-pong politique politicien est révolu. « Nous devons apprendre à vivre avec notre temps, l’analyser et le comprendre pour au final le faire évoluer ! » a souligné avec intelligence et responsabilité, Abdoul Kamardine le secrétaire départemental des LR de Mayotte sur son profil Facebook. Une vision lumineuse, intelligible, cohérente et avisée de notre temps.
De ce scrutin, les électeurs ont prouvé qu’ils souhaitent un changement. Qu’ils souhaitent des projets politiques d’envergure, genre Plan Marshall, solides et efficaces pour la commune, plus volontaires et plus concrets. Et vite. Qu’ils exigent un cap clair, ambitieux et rapide. Qu’ils veulent des résultats concrets dans leur vie quotidienne. Un cadre de vie meilleur. Et tout de suite. Un cap qu’il faut définir, développer et renforcer avec détermination, avec transparence et avec volonté. Et que les résultats soient concrets et visibles tout de suite. Sans attendre.
Car la sentence serait la même dans six ans. La sentence des urnes est dure. Et ce sera la même rengaine. Même topo. A chaque fin de mandature, toujours cette obsession pressante et prévois hystérique de chasser l’équipe en place pour un nouvel espoir. Depuis des décennies, les équipes se succèdent pour toujours les mêmes attentes et les mêmes espoirs espérés. Et malheureusement, c’est toujours les mêmes sentences à chaque fois élection. A chaque fois, c’est la même déception visiblement qui s’exprime dans les urnes. La majorité fait les frais des promesses non réalisées à temps ou négligées. Et les urnes jugent sans pitié. Sentence cinglante. Et pendant ce temps, c’est le développement de la commune qui en pâtit parce qu’il y a des projets et des réalisations qui s’inscrivent dans le temps et qui ne s’impriment pratiquement que dans la durée. Il faut des projets visionnaires à moyen et long terme. Le développement et le rayonnement nécessitent des réflexions en amont, une vision limpide, vertueuse et lumineuse, et une construction solide qui s’étale, se déploie, s’inscrit et s’imprime dans le temps. Et le temps, c’est la patience.
Or, force est de constater que c’est la commune qui voit des efforts et des projets mis sous le tapis parfois enterrés. Alors qu’il faudrait poursuivre, amplifier et renforcer, compléter, adapter ce qui est avec encore plus d’énergie, davantage d’enthousiasme, de volonté et surtout de passion pour la commune. Il en va de l’intérêt général. Alors, aujourd’hui et demain – et ce pour les six années à venir -, au-delà des partis politiques – et des velléités, nous devons tous agir en faveur du développement de la commune. Agir ensemble pour une commune plus juste, plus responsable, plus solidaire, plus rayonnante, plus attractive, plus sociale, plus culturelle, plus sportive, plus active, plus dynamique, plus propre et plus durable. Les taches sont lourdes et responsables.
La commune exige des politiques d’engagement et de développements dans tous les domaines : insécurité, urbanisme, insalubrité, infrastructures sportives surtout pour la jeunesse, de véritables politiques d’aménagements en matière d’environnement et de fonciers. Des chantiers de taille. Des défis immenses qui ne tolèreraient aucune forfaiture. Aucun manquement. Aucune négligence ou légèreté. Assez de temps perdu. L’heure est désormais à l’action. L’heure est venue de concrétiser réellement et pratiquement les projets nécessaires et des plus urgents. Ces enjeux exigent de la solidité, de l’énergie, du courage et des sacrifices. L’heure est venue de prendre à bras le corps et de façon pragmatique et efficace les nombreuses réalisations de la commune. S’occuper de notre jeunesse et de réfléchir efficacement sur l’insupportable problématique d’insalubrité, d’améliorer le cadre de vie, de faciliter la vie quotidienne, d’améliorer les conditions dans les écoles de la commune. Il en va de l’intérêt général.
L’heure est venue également d’agir concrètement. Et efficacement. Et vite. L’heure n’est plus au jeu politique politicien. L’enjeu de la commune est colossal et décisif. Les responsabilités sont de taille. Et de toutes épreuves. Vous avez entre vos mains le destin de la commune. Il est temps de tenir compte réellement de la confiance, des besoins et des attentes légitimes des électeurs. Alors au travail.
Kaya M. Directeur de publication